Les élections européennes 2004 se sont soldées par une abstention record. La possibilité de voter en ligne et à distance pourrait-elle changer la donne ?
NetEconomie
http://www.neteconomie.com/perl/navig.pl/neteconomie/infos/article/20040614162829
Dans une Europe des 25, les élections des eurodéputés au suffrage universel direct n’ont pas intéressé les foules. Le vote électronique à distance, en complément du votre traditionnel, pourrait-il limiter les taux records d’abstention enregistrés ?
Les électeurs français étaient appelés aux urnes dimanche 13 juin 2004, l’abstention s’est élevée à près de 57% dans le pays, et à environ 44% sur l’ensemble des pays membres de l’UE (52% dans l’ex-Europe des 15, et 74% sur l’ensemble des 10 nouveaux Etats membres).
La possibilité de voter à distance sur Internet pourrait influencer à la hausse les taux de participation aux élections qu’elles soient locales, nationales ou européennes.
Bien qu’intéressantes, pour moderniser le vote, informer les électeurs et tester la fiabilité du système, les expérimentations du vote électronique dans les bureaux de vote ("les machines à voter") "ne sont qu'une étape vers le vote par Internet" et, par extension, vers le vote à distance, comme l’a fort justement souligné Sylvain PARNALLAND, responsable multimédia de la commune de Vandoeuvre-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle).
De son côté, Robert DEL PICCHIA (UMP), sénateur des Français établis hors de France, soutient l’extension du vote par Internet des Français installés à l'étranger aux élections présidentielles et aux référendums.
Pour sa part, la Commission nationale informatique et libertés (www.cnil.fr) a adopté le 1er juillet 2003, une recommandation relative à la sécurité des systèmes de vote électronique sur place ou à distance, en particulier par internet.
A travers cette recommandation, la CNIL a émis "un certain nombre de préconisations destinées à assurer l’anonymat et la confidentialité du vote ainsi que la transparence des systèmes informatiques mis en œuvre." La Commission a par ailleurs affirmé être ouverte "aux solutions techniques d’avenir, en fonction de la nature du scrutin et de son cadre juridique."
Lors du scrutin européen, entre le 10 et le 13 juin 2004 selon les pays, les partis à la tête de l’exécutif de chaque Etat membre de l’UE ont été, pour la plupart, sanctionnés. Il est vrai que la campagne a largement été centrée sur des enjeux nationaux plus qu’européens !
Europe des 25 oblige, le parlement européen compte désormais 732 députés. Enfin, aujourd’hui comme hier, l’institution reste dominée par la droite.
La finalité d'une élection dans un pays qui se dit démocratique est de permettre aux électeurs de contrôler le processus du scrutin ce qui n'est plus possibles ni avec les systèmes de machines à voter électronique, encore moins avec d'éventuels systèmes d'e-vote.
Ceci étant, c'est totalement ridicule de faire croire qu'une généralisation du vote électronique fairait régresser l'abstention. Pour faire aller voter nos compatriotes, il faut déjà leur proposer des hommes et femmes crédibles et non des "brasseurs de vent" qui coûtent cher à notre pays.
Questions fondamentales :
Est-ce que les sénateurs, les députés et notre gouvernement envisagent t-ils de prendre en otage ce qui nous reste de démocratie en généralisant dans notre pays des systèmes de vote permettant de généraliser la fraude à grande échelle et supprimant le droit de contrôle des scrutins par les électeurs?
Est-ce le rôle des politique de se positionner en apporteurs d'affaires pour les lobbies informatiques ?
Salutations distinguées,
Chris Perrot
Rédigé par : Chris Perrot | juin 28, 2004 à 05:29 PM